Guatape

Des villes et des villages colorés, en Amérique latine, ce n’est pas ce qui manque. Mais ici on a pas juste droit à une maison bleue suivie d’une rose puis encore d’une autre verte pastel, non, chaque habitation est multicolore. Puis il y a ces zócalos. Des espèces de frises qui au bas des façades sont ornées de personnages, d’animaux, de figures géométriques, de fleurs 🌺… ce qui donne encore plus d’originalité à ce merveilleux petit village. Tout à l’heure on est allé faire un tour en lancha sur le lac artificiel créé à l’édification d’un barrage qui fourni au

moins 20 % de l’électricité du pays. Les eaux ont presqu’entièrement inondés l’ancien village. Il ne subsiste qu’un seule maison qui avait été bâtie sur les hauteurs. Les sommets se sont transformés en une multitude d’îles et îlots, sur lesquels de pauvres hères se sont fait bâtir de superbes propriété. Ce bon vieux Pablo Escobar y avait lui aussi tout ce qu’il fallait pour venir se reposer après de longues semaines de dur labeur à Medellín. Il y avait même une discothèque. Elle est toujours là. Le reste des avoirs de l’ancien boss du cartel a été incendié (voir photo). 
Nous nous sommes ensuite rendu à la Piedra del peñon, une étrange formation rocheuse, genre Corcovado, qui apporte encore plus ( s’il en fallait ) de majesté aux paysages. Au sommet de ce rocher on peut lire GI. Rien à voir avec un quidam qui, soldat de l’armée US, aurait réalisé ici quelque prodige, pas du tout. C’est juste que des types se sont dit un jour qu’il ne serait pas mal, niveau touristique, d’écrire Guatape au sommet de la piedra. Ils se sont donc mis à l’ouvrage avant qu’un muchacho del gobierno ne vienne leur signaler qu’il était formellement interdit de faire ce genre de couillonnade sur un monument naturel…Rivka est montée au sommet, empruntant les 700 marches qui y mènent. J’ai quant à moi préféré l’attendre en bas en sirotant un trago de Medellín 8 ans d’âge. Depuis le début de ce voyage ma foutue jambe droite convalescente en a déjà vu de vertes et de pas mûres. L’économiser, ça, je n’ai pas trop fait. Elle a pourtant jusqu’à présent plutôt bien accepté la chose, ce qui me touche beaucoup. Mais pour me taper les deux fois 700 marches, sans compter celles qui mènent au mirador, j’étais pour une fois moyennement tenté. Pas trop envie de tenter le diable, de faire la connerie en trop qui viendrait mettre en péril ces derniers jours de voyage. Ce serait dommage. La vue au pied de la piedra était déjà sublime, et le rhum épicé à souhait.

aah… problème de réseau… je posterai donc les photos plus tard.